Le coeur, nous l’avons dit, fonctionne comme une pompe électrique; il peut donc être sujet à deux types de panne:

• les pannes électriques, qui peuvent entre autres raisons être liées à une nécrose (mort cellulaire) d’une partie du muscle cardiaque (infarctus du myocarde).

• les pannes mécaniques: fuites (insuffisance valvulaire), baisse de puissance (cardiomyopathies).

Ces pathologies existent chez le chien comme chez l’homme, mais pas avec la même fréquence:

o la pathologie la plus courante chez le chien est représentée par les atteintes valvulaires, notamment sur la valve mitrale (entre l’oreillette gauche et le ventricule gauche); l’affection entraîne une perte d’étanchéité, ainsi on observe une fuite qui remonte dans l’oreillette et s’entend à l’auscultation (souffle cardiaque). L’évolution va vers le développement plus ou moins tardif d’un oedème pulmonaire, qui est une urgence grave.

o en médecine humaine, une pathologie très fréquente est l’infarctus du myocarde; en quelques mots, cette affection est due à l’obstruction d’une artère coronaire, ce qui conduit à la nécrose de la zone irriguée sur le coeur par cette artère. Cette pathologie est quasiment absente chez le chien, et ce pour deux raisons essentielles: d’une part, l’artériosclérose, maladie due en partie à l’excès de cholestérol et responsable de l’infarctus du myocarde, n’existe pas en médecine canine; d’autre part, chaque territoire du coeur est irrigué par plusieurs artères coronaires, ce qui n’est pas le cas chez l’Homme, et ce qui offre des voies de secours en cas de défaillance. Ainsi, le chien ne meurt pas d’infarctus du myocarde !

o les accidents électriques causent des troubles du rythme cardiaque; un nombre conséquent de troubles du rythme est dû en pathologie humaine à l’infarctus ou à des troubles de la circulation coronaire, ce qui est rare chez le chien comme nous l’avons vu. Il peut toutefois exister des troubles du rythme d’autre origine, responsables parfois de syncopes.

Les examens à mettre en oeuvre seront bien évidemment fonction de la pathologie en cause; c’est au départ l’examen clinique, et en particulier l’auscultation qui vont guider le choix du praticien.

La radiologie est l’examen le plus important en pathologie cardiaque: il permet d’évaluer la forme et le volume du coeur, mais aussi de voir les conséquences de l’insuffisance cardiaque sur la circulation pulmonaire; c’est primordial pour mesurer les risques de développement d’un oedème pulmonaire, évolution fatale de l’insuffisance cardiaque.

L’électrocardiographie sert principalement dans la détection des troubles du rythme cardiaque, mais permet aussi d’évaluer les dilatations cavitaires, et, en médecine humaine, de mesurer l’importance de l’étendue d’un infarctus du myocarde.

L’échographie reste l’instrument de choix dans l’étude des mouvements : on peut ainsi voir les valves en mouvement, mesurer la dilatation des cavités, ou l’épaisseur des parois; en associant le doppler, on peut même quantifier les fuites liées aux insuffisances valvulaires. Cette technique a incontestablement révolutionné l’approche de la cardiologie, mais elle reste d’un maniement assez délicat pour pouvoir être correctement interprétée.

La mesure de la tension est difficile chez nos carnivores pour des raisons anatomiques; on peut y arriver en utilisant des techniques de doppler, mais ce n’est pas de pratique courante.

Rappelons que l’insuffisance cardiaque est due soit à l’incontinence d’une valve (fuite), soit à une maladie musculaire qui effondre la puissance de contraction du coeur.

Face à ce type de pathologie, on peut changer toute ou partie de la pompe; c’est ce que l’on pratique dans les cas graves en chirurgie humaine, mais reste hors de portée pour nos animaux.

On ne peut donc qu’améliorer les conditions de circulation; pour cela, on va utiliser principalement des vasodilatateurs (qui augmentent le calibre des vaisseaux): on comprend en effet aisément que le sang aura plus de facilité à circuler dans des tuyaux plus gros, ce qui va soulager le travail de la pompe cardiaque.

Ces traitements ont nettement amélioré la qualité et l’espérance de vie de nos carnivores domestiques; ainsi dans l’insuffisance mitrale, on peut prolonger la vie de l’animal de plusieurs années dans des conditions tout à fait satisfaisantes, au prix d’un traitement permanent.

Dans les phases aiguës (oedème du poumon par exemple) , on pourra adjoindre des diurétiques, mais ces médicaments ne constituent pas le traitement de fond de l’insuffisance cardiaque.

Le plus important dans des maladies chroniques comme l’insuffisance cardiaque est d’éviter que la situation ne se dégrade trop. Les traitements sont d’autant plus efficaces qu’ils sont mis en place précocement.

C’est pourquoi votre vétérinaire prend soin chaque année à l’occasion de la visite vaccinale de pratiquer une auscultation cardiaque soignée, à la recherche d’un éventuel souffle qui pourrait révéler une insuffisance cardiaque. On ne soulignera jamais assez que la visite annuelle représente bien plus que la vaccination, mais bien un dépistage des maladies susceptibles de survenir chez le chien vieillissant.

Source : http://www.veteriweb.com

Source : http://www.morinfrance.com